Fil d'Ariane
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La MDMA (3,4-méthylènedioxy-N-méthylamphétamine), l’amphétamine et les cathinones sont des drogues de synthèse stimulantes de la famille des phénéthylamines qui ont pour propriétés de dissiper les sensations de fatigue et de faim, de provoquer un sentiment d’euphorie et d’hyperconcentration, de confiance en soi, et de faciliter la communication.
La MDMA (3,4-méthylènedioxyméthamphétamine, un dérivé amphétaminique) et l’amphétamine sont des drogues de synthèse.
La MDMA se présente sous différentes formes : comprimés (ecstasy), cristaux et poudre. La consommation de MDMA, essentiellement sous la forme d’« ecstasy », est apparue en France au milieu des années 1980 et a connu une phase de progression importante jusqu’au début des années 2000. Ce produit est historiquement associé à la scène techno : sa diffusion en France a suivi l’essor de ce mouvement festif. La MDMA est consommée afin d’éprouver des sensations d’euphorie et de bien-être, des effets empathogènes et entactogènes et de résistance à la fatigue. À forte dose, c’est un produit hallucinogène qui peut entraîner des modifications des perceptions sensorielles. La MDMA sous forme de cristaux ou de poudre est avalée, parfois diluée dans une boisson ou consommée en « parachute » (le produit est enroulé dans une feuille de papier à cigarette) mais aussi sniffée, plus rarement fumée ou injectée.
L’amphétamine (N,α-méthylphénéthylamine) est classée dans la famille des phénéthylamines, qui comprend différentes substances : stimulants, entactogènes ou hallucinogènes. L’amphétamine possède principalement des propriétés stimulantes et anorexigènes. Elle se présente le plus souvent sous la forme de poudre destinée à être sniffée voire, plus marginalement, injectée. Elle est très présente dans l’espace festif alternatif où son moindre prix par rapport à la cocaïne, pour des effets relativement proches, lui assure une certaine popularité.
Les drogues de synthèse (MDMA, amphétamines) consommées en France proviennent majoritairement des Pays-Bas, première zone de production en Europe occidentale. La France est également un pays de transit pour les trafiquants qui ciblent en particulier le Royaume-Uni et l’Espagne.
En 2022, 1 5543 421 comprimés d’ecstasy ont été saisis en France soit une augmentation de 6 % par rapport à l’année 2021. Les quantités peuvent beaucoup varier d’une année sur l’autre du fait du caractère aléatoire des saisies et des interceptions car une part du trafic ne fait que transiter sur le territoire français. Cependant, les quantités saisies ont été multipliées par 10 par rapport à 2012 (156 337 comprimés). Les saisies d'amphétamine et de méthamphétamine s’établissent quant à elles à 273 kg, en augmentation de 21 % par rapport à 2021.
Que ce soit sous forme de cristal, de poudre ou sous forme de comprimé (ecstasy), les teneurs moyennes en MDMA ont connu au cours des dernières années des fluctuations parfois importantes. Entre 2011 et 2017, elles sont passées de 57,8 % à 73 % puis revenues en 2020 à un niveau proche de l’année 2011 soit 59,2 % (données SNPS 2021). Les comprimés d’ecstasy ont vu également les teneurs augmenter régulièrement, passant de 44 mg de MDMA en moyenne dans un comprimé en 2009 à 141 mg en 2021 selon les données du Service national de police scientifique (SNPS), soit au-dessus du seuil de toxicité fixé à 120 mg. Cette augmentation des teneurs est en lien avec l’apparition depuis une dizaine d’année de comprimés plus gros, aux couleurs plus vives et avec des formes 3D.
En 2022, selon l’Office anti-stupéfiants (OFAST), le prix courant pour un comprimé d’ecstasy s’élève à 10 €, un prix stable depuis 2015. Selon les observations du dispositif de veille sur les évolutions et les phénomènes émergents dans le champ des drogues de l’OFDT (TREND), le prix courant de MDMA sous forme de poudre ou de cristal relevé variait entre 40 à 50 € en 2022, tandis que les « parachutes » (qui contiennent une petite quantité emballée dans du papier à cigarette, prête à être ingérée ») étaient vendus 10 €.
L'amphétamine est disponible sous plusieurs formes : poudre (forme la plus répandue), pâte et comprimé. Elle peut aussi exister sous forme de liquide, mais cette forme est très rarement observée en France. En 2022, selon l’OFAST, le prix courant du gramme de poudre est de 10 € (en baisse par rapport à 2020 où il s’élevait à 15 €). Les observations du dispositif TREND en 2022 ont relevé des prix pouvant aller jusqu’à 40 € pour un gramme de « speed ».
En 2022, selon l’OFAST, la teneur moyenne en principe actif de l’amphétamine est de 27 %, le produit de coupe le plus souvent détecté par le dispositif d’analyse de l’OFDT (SINTES) était la caféine dont la teneur variait de 14 % à 76 %.
Chez les jeunes de 17 ans, en 2022, l’expérimentation de MDMA/ecstasy s’établit à 2,0 % en recul par rapport à 2017, où elle concernait 3,4 % de ces adolescents. À l’échelle régionale, les niveaux d’expérimentation de MDMA à 17 ans présentent des variations entre les régions : les jeunes des régions Bretagne et Nouvelle-Aquitaine ont davantage expérimenté la MDMA (respectivement 3,2 % et 2,7 %) que la moyenne nationale (2,0 %), et ceux d’Île-de-France (1,6 %) moins que la moyenne nationale.
Parmi les lycéens, en 2022, l’expérimentation de MDMA/ecstasy s’élève à 1,9 %, une proportion également en baisse par rapport à 2018 (où elle s’élevait à 2,7 %).
L’enquête internationale European School Survey Project on Alcohol and other Drugs (ESPAD) permet de situer la France par rapport à la plupart des autres pays européens pour les jeunes âgés de 15-16 ans. En 2019, parmi les jeunes européens de 15-16 ans, l’expérimentation de MDMA s’élevait à 2,3 %, la France se situant légèrement sous la moyenne européenne (1,7 %).
En 2017, en France, 5,0 % des 18-64 ans ont expérimenté la MDMA, soit environ 1,9 million de personnes, tandis que la consommation dans l’année ne concerne que 1,0 % de cette population (soit 400 000 usagers). Les tranches d’âge les plus concernées par l’expérimentation sont les 26-34 ans (9,5 % d’expérimentateurs) et les 18-25 ans (6,9 %). Pour les amphétaminiques, le niveau d’expérimentation était de 2,2 % parmi les 18-64 ans. Cette expérimentation atteint ses niveaux les plus élevés chez les 26-34 ans et les 35-44 ans, avec respectivement 4,0 % et 2,4 %, contre 1,9 % des 18-24 ans. La consommation d’amphétamines reste rare : 0,3 % de la population française âgée de 18-64 ans en a consommé dans l’année.
Selon l’European Drug Report 2021, la consommation dans l’année de MDMA, parmi les habitants de l’Union Européenne âgés de 15 à 34 ans, est estimée à 1,9 %, allant de 0,2 % au Portugal et en Turquie à 8,5 % aux Pays-Bas. Cette prévalence s’élève à 1,3 % pour la France, légèrement en dessous de la moyenne européenne. Parmi les plus jeunes (personnes âgées de 15 à 24 ans), cette prévalence est plus élevée, estimée à 2,2 % d’usagers au cours de l’année écoulée. La consommation dans l’année d’amphétamines, parmi les habitants de l’Union Européenne âgés de 15 à 34 ans, est estimée à 1,4 %, allant de 0 % au Portugal à 4,1 % aux Pays-Bas. Cette prévalence s’élève à 0,6 % pour la France, légèrement en dessous de la moyenne européenne.
Psychostimulants, les dérivés amphétaminiques dissipent les sensations de fatigue et de faim, prodiguent un sentiment d’euphorie et d’hyperconcentration, de confiance en soi, et facilitent les contacts et la communication. Certains d’entre eux sont présents dans plusieurs médicaments que l’on désigne sous le terme d’amphétamine et dont les indications sont en France très restreintes. Ceux-ci sont parfois détournés et utilisés comme produits dopants ou comme coupe-faim. Bien que réputés faiblement addictifs, les dérivés amphétaminiques peuvent être à l’origine de dépendances.
La consommation aiguë d'amphétaminiques peut être à l'origine de troubles neuropsychiatriques (crise d'angoisse, confusion, désorientation temporo-spatiale, hallucinations). La phase de « descente », caractérisée par une sensation d'épuisement et un sentiment dépressif, peut être prolongée pendant parfois plusieurs semaines par des symptômes dépressifs, anxieux, confusionnels ou des troubles du sommeil. Les amphétaminiques peuvent également provoquer des troubles digestifs, neurologiques, et cardio-vasculaires.
Au plan somatique, la prise est associée à une hypertonie (contractions des muscles). Peuvent survenir une hyperthermie ou des troubles cardiovasculaires potentiellement mortels ou aux conséquences pathologiques sérieuses (muscles, foie, reins, cœur, cerveau…).
En 2021, selon les résultats de l’enquête DRAMES 2021, le pourcentage de décès en lien avec l’abus de médicaments et de substances révélant l’implication d’amphétamine ou de MDMA était de 6 % (soit 29 décès) une proportion relativement stable depuis une dizaine d’année.
Malgré des dosages moyens très élevés, le comprimé possède aux yeux des usagers une dimension rassurante, du fait de sa sécabilité qui permet de fractionner les dosages, contrairement aux « parachutes » de MDMA.
L’amphétamine jouit quant à elle d’une bonne image auprès des consommateurs. Elle concurrence aussi, sous sa forme poudre, la cocaïne en raison d’un prix au gramme beaucoup moins élevé.
La MDMA (y compris sous forme de comprimés d’ecstasy), l’amphétamine (ou « speed ») et la méthamphétamine sont des produits classés comme stupéfiants et leur usage est interdit. En acheter, en consommer, en détenir, en donner, en revendre, en produire, en transporter ou conduire après en avoir consommé sont autant d'infractions à la loi, passibles de sanctions pénales, quelle que soit la quantité de produit incriminée (loi du 31 décembre 1970).