Fil d'Ariane
- Accueil
- Drogues et addictions
- Cigarette électronique et e-liquides légalement ac...
La cigarette électronique (ou e-cigarette/vapoteuse), qui ne contient pas de tabac, est un dispositif permettant d’inhaler un liquide aromatisé contenant ou non de la nicotine, chauffé par une résistance, qui forme un nuage de vapeur rappelant celui de la cigarette de tabac lors de sa combustion.
La cigarette électronique, aussi appelée e-cigarette, reproduit les sensations d’une cigarette classique à base de tabac. La cigarette électronique est composée d’une batterie, d’un atomiseur et d’une cartouche remplie d’un liquide (e-liquide). Ce dernier contient des substances aromatiques variées (tabac, menthe, pomme, etc.), avec du propylène glycol et/ou de la glycérine végétale, des additifs, et selon les flacons, de la nicotine, à différentes concentrations. Lors de l’aspiration, le liquide, mélangé à l’air inspiré, est diffusé sous forme de vapeur, semblable à la fumée d’une cigarette traditionnelle, puis inhalée par l’utilisateur.
Les produits du vapotage sont commercialisés dans des boutiques spécialisées, des bureaux de tabac ou sur des sites de commerce en ligne spécialisés. Il existe plusieurs générations de matériels, incluant des systèmes ouverts (avec des flacons de recharge, les « e-liquides ») et des systèmes fermés (par pods, jetables et non rechargeables). Les deux catégories peuvent ou non contenir de la nicotine. Le marché du vapotage s’est diversifié ces dernières années à la fois dans les contenants (outils techniques permettant de vapoter, design des produits), les contenus (e-liquides offrant une gamme élargie d’arômes) et les stratégies de promotion dont ils font l’objet (marketing, publicité). Plus récemment, l’apparition de nouveaux formats, tels que les cigarettes jetables et les puffs (ciblant directement les plus jeunes) ont contribué à une plus grande popularité du vapotage.
Les dernières données relatives à l’offre montrent qu’en 2020, 33 000 produits étaient déclarés sur le marché, avec plus de 70 000 références commerciales distinctes, 1 200 substances utilisées comme ingrédients et généralement entre 2 et 16 ingrédients par liquide.
Le chiffre d’affaires du secteur a augmenté de 75 % en trois ans, passant de 830 millions d’euros en 2020 à 1,45 milliard d’euros en 2023. Cette hausse est portée par la diversification des produits proposés et la hausse des prévalences chez les adultes et les adolescents. Les bureaux de tabac représentent 15 à 20 % de la distribution en valeur du secteur, tandis que les boutiques spécialisées, au nombre de 3 300, pèsent pour 50 % des ventes. Le reste du marché s’effectue en grande partie sur internet.
En 2022, un collégien sur cinq a déjà vapoté, et un sur dix l’a fait au cours du mois. Ces deux indicateurs sont stables depuis 2018. L’usage quotidien de la cigarette électronique, qui a été interrogé pour la première fois en 2022, concerne quant à lui 1,4 % des collégiens, soit une prévalence d’usage quotidien équivalente à celle des cigarettes de tabac.
Au lycée, l’expérimentation de cigarette électronique concerne 44 % des lycéens en 2022 (contre 52,1 % en 2018 et 35,1 % en 2015). L’usage récent concerne un quart des lycéens (24,2 %), l’usage quotidien 3,8 % des lycéens. Ces chiffres augmentent continuellement depuis 2018.
Selon les dernières données disponibles grâce à l’Enquête sur la santé et les consommations lors de l’appel de préparation à la défense (ESCAPAD) de l’OFDT menée en 2022 auprès de 23 701 adolescents de 17 ans, 57 % des jeunes ont expérimenté la cigarette électronique et 6,2 % vapotent quotidiennement. La part des vapoteurs quotidiens a plus que doublé entre 2014 et 2022, avec une accélération depuis le début des années 2020.
Par ailleurs, à l’âge de 17 ans, le vapotage quotidien concerne deux fois moins souvent les élèves de filière générale que les apprentis (5,6 % vs 13,6 %).
Les derniers résultats du Baromètre de Santé publique France montrent que 41,2 % des 18-75 ans déclarent avoir déjà expérimenté la cigarette électronique. La prévalence du vapotage quotidien s’élève à 5,5 %. Elle ne varie pas de façon significative par rapport à 2021, mais une tendance à la hausse est observée depuis 2016 (2,5 % de vapoteurs quotidiens en 2016).
Comme elle n’occasionne aucune combustion, la cigarette électronique ne dégagerait pas les substances cancérogènes contenues dans la fumée de cigarette, ni de monoxyde de carbone ou de goudrons, mais on manque encore de recul sur les effets à long terme de cet usage. Sa moindre dangerosité comparativement à la cigarette de tabac est aujourd’hui largement démontrée.
Concernant l’usage des cigarettes électroniques dans l’aide au sevrage tabagique chez les fumeurs, bien que la littérature scientifique soit en faveur de bénéfices potentiels du vapotage dans l’aide au sevrage tabagique, il n’est actuellement pas conseillé aux professionnels de santé de le recommander, notamment compte tenu du fait qu’il ne s’agit pas d'un traitement médical.
Un autre point de débat porte sur le rôle de la cigarette électronique dans l’entrée dans le tabagisme. Il existe des données scientifiques susceptibles d’alerter sur le risque éventuel d’entrée dans le tabagisme chez les jeunes non-fumeurs qui vapotent, bien que des recherches soient toujours en cours à ce sujet. Le vapotage à l’adolescence est associé à des risques de conséquences négatives sur la santé, notamment sur le plan respiratoire.
Les représentations de la e-cigarette évoluent rapidement chez les plus jeunes. L’apparition de nouveaux formats, tels que les cigarettes jetables, contribue à une plus grande popularité du vapotage, alors que les outils chers et complexes d’utilisation, pour les mods par exemple, étaient perçus comme réservés aux adultes. Il semble que les usagers semblent confus face à la profusion récente des nouveaux produits du tabac et de la nicotine (vapotage avec ou sans nicotine, tabac chauffé, sachets de nicotine...), sans toujours savoir ce qu’ils consomment (contenu en nicotine, risques, etc.). La représentation des risques sanitaires est plus ambivalente que pour le tabac dont les méfaits sont désormais bien connus. À l’inverse, la perception des risques sanitaires liés au vapotage reste relativement brouillée. Ce flou est renforcé par les suspicions relatives à la composition des e-liquides.
Les produits du vapotage (c’est-à-dire la cigarette électronique elle-même mais aussi les éléments de celle-ci, les recharges ou les liquides) font l’objet d’un cadre légal proche de celui en vigueur pour les produits du tabac à fumer, notamment depuis la transposition de la directive européenne 2014/40/UE sur les produits du tabac. Cette dernière impose notamment des avertissements sanitaires. La publicité ou la propagande (y compris parrainage et mécénat) ainsi que la vente aux mineurs sont interdites. Le vapotage est interdit dans les établissements scolaires ou destinés à accueillir des mineurs, les transports collectifs fermés et lieux de travail collectifs couverts.