LSD, champignons et plantes hallucinogènes - Synthèse des connaissances

Le LSD provoque des distorsions des perceptions visuelles, auditives, spatiales et temporelles et, pour certains usagers, de la perception de soi-même.

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Buvards de LSD

Présentation

Les substances hallucinogènes sont présentes dans certains végétaux (hallucinogènes naturels) ou produites chimiquement (hallucinogènes synthétiques). Elles provoquent des distorsions, des perceptions visuelles, auditives, spatiales, temporelles et de la perception que l’usager a de son corps. Le plus souvent, les hallucinogènes n’entraînent ni dépendance, ni tolérance, en particulier du fait de leur consommation en séquences relativement espacées. Les complications aiguës de l’usage sont principalement des « bad trips » ou des épisodes « délirants » et des traumatismes.

Les principales substances hallucinogènes naturelles consommées sont contenues dans les champignons dits « hallucinogènes ». Ceux-ci peuvent pousser en France (principalement les psilocybes) ou être exotiques (mexicains, hawaïens, colombiens, etc.). Les plantes hallucinogènes ou les préparations à base de plantes comme la Salvia divinorum, la plus consommée après les champignons, le datura stramonium, l’ayahuasca, l’iboga, la rose des bois ou encore le peyotl connaissent une diffusion nettement plus modeste. La plupart des principes psychoactifs de ces plantes sont inscrits, en France, sur la liste des stupéfiants, à l’exception notable de la salvinorine A, présente dans la Salvia.

Le LSD, ou acide lysergique, est un dérivé synthétique d’une substance produite par un champignon (l'ergot de seigle), que l’on trouve le plus souvent directement sous forme liquide (« goutte ») ou déjà déposé sur un buvard, et destiné à être avalé. Le LSD entraîne des modifications sensorielles intenses, provoque des hallucinations et une perte plus ou moins marquée du sens des réalités. L'usager peut éprouver des angoisses, des crises de panique ou des bouffées délirantes. La « descente » peut elle aussi être très désagréable et générer un profond mal-être.

Il existe également d’autres substances hallucinogènes comme la kétamine, le poppers, le GHB-GBL et le protoxyde d’azote. (Pour ces produits, voir les fiches dédiées).

Production/offre

En France, les substances hallucinogènes ne font pas l’objet d’un trafic organisé ou de grande ampleur comme d’autres substances illicites.

Saisies

En France, le nombre de saisies et d’interpellations pour usage simple et trafic ou usage-revente de substances hallucinogènes sont très faibles du fait de l’absence de trafic structuré. Ainsi, les quantités saisies, qui connaissent une part importante de variation aléatoire d’une année sur l’autre, ne sont pas réellement représentatives de la présence des substances sur le territoire national. En outre, ces substances hallucinogènes échappent aux kits utilisés lors des contrôles routiers.

La dose de LSD s'acquiert pour environ 5 € la goutte de LSD liquide et de 5 à 10 € le carton.

Consommation en population adolescente

Parmi les lycéens, 2,2 % ont déclaré en 2022 avoir déjà expérimenté les champignons hallucinogènes et 1,3 % le LSD. Ces niveaux parmi les lycéens sont en baisse par rapport à 2018. À 17 ans, dans l’Enquête sur la santé et les consommations lors de la journée défense et citoyenneté (ESCAPAD) 2022, les niveaux d’expérimentation déclarés sont comparables avec respectivement 1,1 % et 1,0 %, ces niveaux sont également en baisse relativement à l’enquête 2017.

Si on n’observe pas de différences de niveaux d’expérimentation de champignons hallucinogènes entre les régions chez les adolescents de 17 ans, on mesure en revanche une expérimentation de LSD plus fréquente en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et moindre en Normandie.

Consommation en population adulte

Les champignons hallucinogènes, même si leur usage reste faible en population générale adulte, sont parmi les produits illicites les plus expérimentés après le cannabis chez les moins de 30 ans. En 2017, seules 5,3 % des personnes âgées de 18-64 ans en ont déjà consommé au moins une fois dans leur vie (8,0 % chez les hommes et 2,7 % chez les femmes), mais ce niveau est plus élevé chez les 26-34 ans (9,0 %), traduisant ainsi un fort phénomène générationnel. La consommation au cours de l’année ne concerne, quant à elle, pas plus de 0,3 % des 18-64 ans. Elle est maximale entre 18 ans et 25 ans (1,2 %). En 2017, la fréquence de l'expérimentation de LSD en population générale est relativement faible (2,7 % des personnes de 18 à 64 ans). Là encore, ce sont les jeunes générations qui l’ont le plus fréquemment essayé, la part la plus importante étant celle observée chez les 26-34 ans (4,2 %). L’usage au cours de l’année passée ne concerne que 0,4 % des 18-64 ans dont 1,2 % des 18-25 ans, classe d’âge la plus consommatrice.

Comparaison avec les autres pays européens

Chez les jeunes adultes (15-34 ans), les données disponibles au niveau européen font état d’estimations de la prévalence du LSD et des champignons hallucinogènes pour l’année précédente égales ou inférieures à 1 % pour les deux substances. Les exceptions à cette règle sont la Finlande (2,0 % en 2018), l’Estonie (1,6 % en 2018, 16-34 ans) et les Pays-Bas (1,1 % en 2019) pour les champignons hallucinogènes, et la Finlande (2,0 % en 2018) et l’Estonie (1,7 % en 2018, 16-34 ans) pour le LSD.

Références :

Conséquences

Des effets secondaires peu quantifiés

Les hallucinogènes n'entraînent habituellement ni dépendance ni tolérance, en particulier du fait de leur consommation en séquences relativement espacées. En agissant sur les neurones du cerveau, leur usage induit des distorsions des perceptions qui peuvent être visuelles, auditives, spatiales et temporelles ou concerner la perception que l'individu a de son corps. Les effets négatifs évoqués par les usagers sont surtout les « bad trips », des malaises « à tonalité cauchemardesque » accompagnés d’angoisse. Des effets durables, parfois sur plusieurs jours (usagers « scotchés » ou « perchés »), mais aussi des risques avérés d’accidents ou d’actes inconsidérés liés au vécu délirant sont également mentionnés. Les effets secondaires non recherchés sont également liés aux aléas dans la pureté des produits.

Perceptions/opinions

Les usagers décrivent la consommation de LSD comme ayant un statut à part. Elle est associée à une expérience initiatique souvent dotée d’une dimension mystique ou d’introspection qui marque les esprits.

Si la popularité du LSD parmi les amateurs de voyages psychédéliques demeure, le produit continue à faire peur à nombre d’amateurs de substances psychotropes, limitant probablement sa diffusion.

Cadre légal et orientations publiques récentes

En droit international, la Convention de Vienne de 1971 sur les substances psychotropes classe comme stupéfiants la psilocine et la psilocybine, contenues dans certains champignons. Le droit français est beaucoup plus strict puisque tous les champignons hallucinogènes sont classés comme stupéfiants, quel que soit leur genre. Il en va de même des hallucinogènes d’origine synthétique (LSD, GHB, kétamine, etc.). À ce titre, les hallucinogènes tombent sous le coup de la loi du 31 décembre 1970 relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et à la répression du trafic et de l’usage de substances vénéneuses. Ainsi, l'acquisition, la possession, l'usage, la production, le transport, la cession (même à titre gratuit) et la vente d’hallucinogènes sont prohibés par le Code de la santé publique et le Code pénal.

Selon la gravité des infractions de trafic, les peines encourues peuvent aller jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité et une amende de 7,5 millions d’euros en cas de participation à un réseau de trafic organisé.