Fil d'Ariane
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- Phénomènes émergents liés aux drogues....
En 2021, pour la première fois et à la suite du soutien apporté par l’Agence régionale de santé Occitanie, le dispositif TREND a pu étendre ses observations dans deux autres villes-préfectures de la région Occitanie : Montpellier et Perpignan.
En 2021, les réseaux de trafics ont été moins empêchés qu’en 2020 pour faire transiter les drogues. C’est principalement par la voie routière entre l’Espagne et la France que les drogues, cannabis et cocaïne en tête, sont acheminées en région Occitanie (les plus gros points de passage sont situés aux alentours de Perpignan, notamment via l’autoroute A9). Mais les voies aérienne (pour la cocaïne en provenance de Guyane portée par les « mules ») et postale (notamment pour des petits réseaux importants de la MDMA/ecstasy ou de la kétamine) sont également utilisées. La disponibilité des produits et leur prix ont donc été stables.
Les prix des drogues disponibles à la livraison semblent se rapprocher de ceux proposés en points fixes de cité (« fours ») où cannabis (herbe, résine) et cocaïne sont disponibles (parfois des comprimés d’ecstasy). L’usage des réseaux sociaux pour vendre et acheter des produits illicites s’est ancré dans les habitudes avec des possibilités de transactions au détail ou en quantités plus importantes. Les produits proposés sont variés (cannabis, cocaïne, MDMA/ecstasy, kétamine, amphétamines).
Durant une grande partie du début de l’année 2021, l’organisation des fêtes s’est adaptée aux mesures mises en œuvre pour limiter la diffusion du Covid-19. Une partie d’entre-elles a eu pour effet de réduire les pratiques festives propices à la diffusion du virus : couvre-feu, fermeture des lieux festifs, interdiction d’organiser des événements, sanctions à l’encontre d’organisateurs de fêtes. En retour, les pratiques festives se sont organisées dans de possibles interstices : petites soirées privées à « bas bruit » débutées en dehors des horaires de couvre-feu, rassemblements en journée dans des espaces publics tels que les parcs, free parties limitées aux membres des sound systems et leur entourage rassemblant 50 à 100 personnes. Concernant les usages de produits, comme en 2020, des consommations réglées sur les nouveaux horaires de fête ont pu être observées. Elles ont ainsi débuté plus tôt qu’à l’accoutumée, avec des intensités importantes de consommation (notamment d’alcool).
Concernant les consommations, ce qui ressort est l’augmentation perçue des usages de cocaïne basée, qui ne concernent pas que les personnes en situation de grande précarité. Il n’y a toujours pas de marché de la « galette » qui émerge, la « cuisine » est plutôt réalisée par la personne seule ou en petit groupe, après achat de cocaïne. Par ailleurs, les données issues d’entretiens avec des usagers, des professionnels des CAARUD et des centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) mettent en évidence la consommation d’héroïne par de jeunes consommateurs (moins de 25 ans) à Toulouse et Montpellier. Le phénomène est limité en nombre, mais il est important d’avoir une attention particulière aux évolutions de ces usages. Les niveaux de saisie d’héroïne enregistrés en Haute-Garonne et dans l’Hérault en 2021 sont supérieurs à ceux des années précédentes.