Fil d'Ariane
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- 3 minutes sur le REITOX, Réseau européen d’informa...
Comment l'OFDT mène les enquêtes avec ses partenaires européens ?
Caroline Protais est chargée d'étude à l'OFDT, référente sur les questions des publics sous main de justice, les publics vulnérables et les pratiques professionnelles. Elle partage son expérience de partenariat au sein du REITOX, coordonné par l'EMCDDA.
Mon premier rôle c'est d'actualiser ce qu'on appelle les rapports nationaux qui sont des rapports que chaque pays européens fait remonter au REITOX sur des thématiques précises. Et donc j'actualise ce rapport national sur la thématique des prisons. L' objectif est donc de voir s'il y a des données nouvelles pour l'année en cours, notamment l'année 2021, sur la question des usages ou sur les risques pris par les détenus au sein de leur consommation. Mon deuxième rôle c'est d'assister à une réunion d'experts qui se tient à l'Observatoire européen où toutes les personnes qui sont spécialistes des prisons dans les différents pays européens se réunissent pour partager leurs points de vue et les nouvelles données. Ces réunions sont particulièrement intéressantes pour moi d'une part parce qu'elles permettent de décentrer le cas de la France et de replacer la France dans un contexte européen et ensuite parce qu'elles permettent de faire émerger des idées de collaboration, de comparaison, voire uniquement des points d'intention. Par exemple, sur la question des NPS (les nouvelles substances psychoactives), on se rend compte qu'il y a quelques pays européens, notamment l'Allemagne, qui en signale la consommation dans leurs prisons. La question c'est de suivre ça en France, pour voir quand ces nouvelles substances psychoactives vont-elle être consommées dans les prisons françaises.
En 2016 j'ai réalisé une enquête sur les législations européennes en matière de stupéfiants. En 2016 j'ai réalisé une enquête sur les législations européennes en matière de stupéfiants. Pour cela, j'ai donc étudié les différents rapports nationaux des différents pays, pour essayer de voir un petit peu ce qui était commun et ce qui était différent en fonction des différents pays et je me suis rendue compte notamment que la France comme la Suède sont les pays les plus les plus répressifs d'Europe en matière de législation. Ce qui est intéressant c'est que finalement l'Observatoire européen met à disposition une banque de données pour l'ensemble des pays, qu'ils peuvent s'approprier pour mettre en place une enquête ad-hoc sur une thématique précise.
Non, la question qui se pose c'est est-ce que l'on a des données comparables pour des pays qui collectent des informations de manière différente ? Du coup l'Observatoire européen fait véritablement face à des défis à la fois méthodologiques et épistémologiques importants. Leur idée est donc de proposer des outils que l'ensemble des pays pourront se réapproprier, tout en ne rendant pas leur usage obligatoires. Je donne un exemple sur la manière dont on mesure les usages en prison. Ils ont proposé de faire un questionnaire qui serait commun à l'ensemble des pays, dont les points focaux pourrait se saisir s'ils veulent réaliser des enquêtes sur leur territoire. Nous par exemple à l'OFDT on met en place une enquête qui s'appelle ESSPRI, dont l'objectif est précisément de mesurer les usages de drogues en prison, et donc on va proposer un ensemble de questions communes avec ce questionnaire qu'a mis en place l'Observatoire européen, pour pouvoir proposer justement des comparaisons.