Fil d'Ariane
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Depuis 2017, grâce au soutien de l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France, le site a étendu son champ d’observation, initialement limité à Paris, à la Seine-Saint-Denis.
Les points de vente de type « fours » se sont adaptés en ajustant leurs horaires d’ouverture, les transactions ayant plutôt lieu à l’intérieur des halls d’immeubles. Les revendeurs ont généralement adopté les gestes barrières, portant des masques ou des gants. Le marché de la cocaïne et de l’héroïne est resté globalement stable en 2020, les prix et la qualité perçue ne divergeant que très légèrement selon les sites de revente. Seule l’héroïne a connu une pénurie estivale en Seine-Saint-Denis, alors que des promotions inhabituelles y étaient observées en avril. La cocaïne a connu, selon des usagers et intervenants de terrain, une baisse du prix et de la qualité dans certains points de vente lors du confinement du printemps, mais la situation est rapidement revenue à la normale. Le marché du crack dans les points de vente fixes aux portes de Paris ne semble avoir été, lui aussi, que peu affecté. Seul le marché du cannabis a connu une évolution importante lors du premier confinement, les prix de la résine comme de l’herbe ont alors nettement augmenté.
L’évacuation fin 2019 de la scène d’usage-revente surnommée « la Colline » à Porte de la Chapelle a conduit à un report vers d’autres sites, d’abord au sein d’un camp de migrants situé à Porte d’Aubervilliers, générant des scènes de violences inédites, puis dans un tunnel de la gare RER de Rosa Parks. Évacué à son tour en septembre 2020, ce squat d’habitation, de deal et de consommation de crack a probablement favorisé le mélange de populations usagères et non usagères, dans des conditions particulièrement insalubres.
La crise sanitaire a particulièrement affecté les usagers les plus précaires. Vidant les rues ou les rames de métro de ses passants, le confinement puis le couvre-feu ainsi que la fermeture de nombreux commerces ont privé un grand nombre d’usagers de leur principale source de revenus, la mendicité. Celle-ci a en outre été compliquée par les restrictions de déplacements, les contrôles policiers dissuadant les usagers dans l’impossibilité de présenter une attestation de déplacement dérogatoire. our de nombreux usagers qui vivaient d’emplois précaires, la situation socio-économique s’est aggravée, certains se trouvant dans l’impossibilité de payer leur loyer ou de s’alimenter.
Afin de prévenir la propagation de l’épidémie, les structures de réduction des risques et d’addictologie ont adapté dès le mois de mars leurs protocoles d’accueil et de prise en charge. Les accueils collectifs ont été fermés, laissant place à un accueil individuel ou semi-collectif (avec un nombre de personnes limité à l’intérieur des structures) afin de diminuer les interactions physiques.