25 ans de l’OFDT : évolutions des principaux usages de substances psychoactives

Alcool, tabac : quels changements avez-vous observé depuis 25 ans dans les usages des jeunes ?

L'adolescence reste une période d'initiation importante de boissons alcoolisées de tabac et pour certains de cannabis. On a observé sur les 20 dernières années recul de ces expérimentations avec notamment de nouvelles générations d'adolescents qui expérimentent moins l'alcool. 

À 17 ans, 14% aujourd'hui disent n'avoir jamais bu d'alcool, c'est trois fois plus qu'il ya 20 ans où ils étaient 5 %. Pour le tabac on a une baisse extrêmement importante du tabagisme en population adolescente, même si 25%, à 17 ans, disent fumer tous les jours mais ils étaient 43% il ya encore vingt

Et chez les adultes ?

On voit également une baisse importante du tabagisme : on est passé de 33 à 24 % en 25 ans de fumeurs quotidiens, ce qui représente environ 6 millions de fumeurs en moins. Mais il y a encore une femme sur cinq qui fume tous les jours et 1 homme sur 3, sachant que la consommation de tabac demeure la première cause évitable de décès. Sur la même période, la consommation quotidienne d'alcool a été divisé par deux. On a dix pour cent des adultes aujourd'hui qui boivent tous les jours contre 23 % il y a 25 ans. 

Mais les épisodes d'alcoolisation ponctuelle importante, que l'on nomme les API, se banalisent dans la population aujourd'hui et leurs risques sont souvent méconnus ou ignorés. On associe de manière trop importante encore aujourd'hui l'alcoolisme, la dépendance à l'usage quotidien uniquement

Et concernant les substances illicites qu'avez vous observé ?

Avec une expérimentation de cannabis qui se diffuse dès l'adolescence, aujourd'hui un adulte sur deux a, déjà dans sa vie, fumé du cannabis et on observe des consommations qui perdurent au-delà de 30 ans. On n'avait pas il y a 25 ans de consommation parmi les trentenaires et quarantenaires. 

Dans la population des jeunes adultes, 18-25 ans, on a eu ces dernières années une diffusion des drogues stimulantes. Si je prends l'exemple de la cocaïne, on avait en 2005 1,5 pour cent des expérimentateurs entre 18 et 25 ans, ils sont aujourd'hui 5,6 %.