Fil d'Ariane
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- Tendances récentes et nouvelles drogues - Paris....
Synthèse des observations menées en 2016 par l’équipe TREND du site de Paris.
L’augmentation récente de la visibilité des usages de drogues dans l’espace public parisien (parcs, rues), due notamment à des groupes de mineurs, a marqué l’année 2016. Parmi ces personnes, deux populations très différentes traversant le même espace (urbain) peuvent être distinguées. Il s’agit d’une part de mineurs non accompagnés en errance arrivés récemment en Europe. Un autre ensemble de mineurs et jeunes majeurs consommant des drogues dans l’espace urbain parisien a aussi été particulièrement visible en 2016. Qualifiés de « SDF de l’été » par des usagers vivant dans la rue depuis des années, ils ont entre 17 et 20 ans et possèdent un logement stable en France (à Paris ou ailleurs)
La visibilité de l’usage de la codéine chez les adolescents, parfois sur le modèle de la mouvance hip-hop américaine, a été surtout soulignée par l’hôpital et l’ethnographie de terrain. Cette consommation est le produit d’un mélange de sirop codéiné (Euphon®), de Sprite et d’antihistaminiques auxquels sont ajoutés des bonbons, et se boit, souvent lentement, sur une durée de deux heures environ, en soirée ou en rue, avec des amis, mais aussi seul pour ses effets hypnotiques.
Le 17 octobre 2016 a marqué un tournant dans les politiques de réduction des risques et des dommages en France : l’ouverture de la première salle de consommation à moindre risque (SCMR) située au sein de l’hôpital Lariboisière, en face de la gare du Nord. Cet espace permet à des personnes utilisant des drogues par voie intraveineuse d’accéder à des conditions permettant de réduire les risques liés à leurs pratiques.
Les douanes constatent une nette augmentation des affaires liées aux « bouletteux », soit des personnes jouant le rôle de mules qui traversent les frontières avec des capsules contenant des stupéfiants dans leur système digestif. Les saisies douanières en région parisienne sont passées de 66 kg de cocaïne en 2015 à 168 kg au 1er octobre 2016. Comparée à 2015, l’évolution constatée réside dans la professionnalisation des transporteurs : les enquêtes démontrent qu’un nombre croissant de mules n’en sont pas à leur premier passage de Guyane vers la métropole.