Fil d'Ariane
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- Tensions et transformations des pratiques de subst...
Cette étude semble davantage avoir été perçue comme portant sur l'évaluation des traitements de substitution que sur celle de "suivis en médecine générale" englobant également les problèmes somatiques, et ses résultats témoignent, indirectement, de la persistance d'une césure entre les deux plans (problèmes liés à la "toxicomanie" d'un côté, problèmes de "santé" de l'autre), bien qu'à un degré moindre, bien sûr, chez les médecins autant préoccupés, pour la plupart, par l'état de santé de leurs patients, que par leurs démêlés avec la consommation de substances psychotropes illégales.
Quelques hypothèses peuvent tout de même être risquées, concernant les questions relevées à l'issue de la première phase de l'étude par les médecins, à savoir principalement, la rareté des examens somatiques, les risques de report de l'usage de drogues vers la consommation d'alcool, et la difficulté manifeste des patients usagers de drogues à réaliser les examens ou suivis complémentaires qui leur sont prescrits. Il ressort en conclusion que la substitution "en ville", ne peut trancher ni entre suppression des consommations parallèles et indifférence aux pratiques de "défonce", puisque contrôler les pratiques n'est pas dans ses moyens ; ni entre "maintenance" et sortie de la substitution, dans la mesure où le sevrage ne relève pas non plus à proprement parler de son champ d'intervention. Là s'invente peut-être, la troisième génération de la substitution : après la "réduction des risques" des pionniers, après "le soin contre la toxicomanie", une médecine des corps sous effets des psychotropes.