Fil d'Ariane
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Analyse sociologique du fonctionnement de quatre dispositifs départementaux de prévention des pratiques d'alcoolisation et de prise en charge des personnes en difficulté avec l'alcool
Parmi les constats élaborés tout au long de cette étude, on signalera tout d'abord que les dispositifs (CCAA et UA) sont pour la plupart polarisés sur le versant curatif de la prise en charge des personnes en difficulté avec l'alcool. Autrement dit la discipline alcoolique s'inscrit dans le travail de la pathologie avérée. En conséquence, sont retenus dans ces institutions des populations d'alcoolodépendants présentant trois caractéristiques : motivation certaine à l'abstinence, relative insertion sociale et faible comorbidité psychiatrique. L'articulation entre dispositifs spécialisés et non spécialisés apparaît ne pas devoir suivre une logique de l'entonnoir, où tous les patients en difficulté avec l'alcool, convergerait vers un seul lieu, qui n'a ni les moyens ni l'envie de les traiter. Il existe deux formes d'engagement dans le traitement de l'alcoolodépendance selon que l'institution spécialisée considère que son intervention est ponctuelle dans la chaîne thérapeutique -auquel cas elle articulera son activité avec un réseau de partenaires- ou qu'au contraire son intervention s'inscrit dans le suivi au long cours. Dans ce dernier cas, on parlera d'institutions dites "captantes" et on notera un fonctionnement harmonieux entre les CCAA non captantes et les UA plutôt captantes. Concernant un possible rapprochement entre les dispositifs des produits licites et illicites -même si un début de collaboration a lieu- la résistance est grande du fait des importantes différences de cultures qui structurent les identités de chacun. A ce titre, l'hôpital par la relative impression de neutralité qu'il suscite pourrait peut-être devenir le lieu d'articulation entre CCAA et CSST.